Projet
Reconnaissance des Premiers Peuples au collégial : favoriser le développement socioprofessionnel des communautés autochtones par la réussite éducative
Éducation des adultes
Formation professionnelle
Post secondaire
La reconnaissance des Premiers Peuples au collégial : pourquoi ?
Des obstacles systémiques en éducation
Le projet est une réponse aux obstacles systémiques qui marquent le parcours académique des étudiantes et étudiants des PNI. Ces obstacles – séquelles des pensionnats autochtones, racisme, microagressions, inadéquation de la formation, etc. – expliquent en partie que les taux de diplomation des PNI soient en deçà de ceux des allochtones (Statistiques Canada, 2023), et que les Autochtones soient sous-représentés sur un marché du travail pourtant vigoureux (Commission des partenaires du marché du travail, 2021). La Commission Viens (2019) a de plus clairement démontré la présence de discrimination systémique dans les services publics et rappelé l’importance d’une formation culturellement adaptée pour tous afin d’y mettre fin.
Le rôle de l’ordre d’enseignement collégial
Pôles de développement socioéconomique et culturel, les établissements d’enseignement collégial jouent un rôle clé dans la formation et le perfectionnement de la main-d’œuvre (Fédération des cégeps, 2023). Dans une société complexe, la diplomation au niveau d’enseignement supérieur est particulièrement critique pour l’accès à des emplois qualifiés et très qualifiés, mais les mesures mises en place par les établissements pour soutenir les étudiantes et étudiants des PNI vers la réussite s’avèrent souvent insuffisantes ou inadéquates (Mareschal et Denault, 2020).
Comment, donc, le milieu collégial peut-il pallier ces lacunes ? Comment peut-il contribuer à combler les écarts en matière d’éducation et d’emploi entre les Autochtones et les autres groupes de la population, comme nous y invite la Commission de vérité et réconciliation du Canada (2012), tout en assurant la participation des PNI aux décisions éducatives qui les concernent ?
Comment favoriser la réussite éducative des étudiantes et étudiants des PNI ?
Un plan d’action institutionnel : un levier essentiel de sécurisation culturelle
Comme le démontrent les chercheuses Julie Mareschal et Anne-Andrée Denault (2020), la création d’un espace sécuritaire est une condition essentielle à l’inclusion des étudiantes et étudiants autochtones, et donc à leur persévérance et à leur réussite. La sécurisation culturelle au collégial est « une démarche institutionnelle qui implique l’ensemble des membres de la communauté collégiale, en collaboration avec des instances autochtones et allochtones concernées, et qui s’inscrit dans un processus de décolonisation et de valorisation des cultures des Premiers Peuples dans tous les champs d’activités : pédagogique, curriculaire, administratif et social » (Mareschal et Denault, 2020, p. xiii). C’est dans cette démarche d’élaboration d’un plan institutionnel que le projet en cours se propose d’accompagner les établissements participants.
La production d’un guide au service du réseau collégial
Plus spécifiquement, le projet permettra de produire un guide qui sera mis à l’essai dans les établissements participants, puis diffusé à l’ensemble du réseau collégial. En s’y appuyant, les établissements intéressés pourront élaborer leur propre plan institutionnel, adapté à leur réalité et aux besoins des communautés autochtones qu’ils desservent.
Correspondant aux trois années du projet, le projet se décline en trois phases :
- La coconstruction du guide et de ses annexes par l’ensemble des partenaires;
- La mise à l’essai de ce guide et à la rédaction d’un plan d’action dans les cégeps participants;
- L’évaluation et le bilan de l’expérimentation en vue de la diffusion du guide dans le réseau.
Des partenaires aux expertises riches et variées
Une gouvernance paritaire pour assurer la participation des PNI aux décisions qui les concernent
Le Conseil en Éducation des Premières Nations (CEPN), dont la mission est la prise en charge de l’éducation par les Premiers Peuples, est le partenaire principal de ce projet et participera à toutes ses étapes.
Les gardiens des liens communautaires
Outre le CEPN, le Conseil de la Nation Atikamekw, le Centre de développement de formation et de la main-d’œuvre huronne-wendat et le Regroupement des Centres d’amitié autochtones du Québec seront aussi garants de l’adéquation entre les réalités, les valeurs et les besoins de leurs communautés et de leurs membres, et les orientations du projet.
La collaboration interordre
La collaboration entre divers ordres d’enseignement – centre de formation des adultes (Centre de services scolaires Chemin-du-Roy), collégial (cégep de Saint-Jérôme, cégep de Shawinigan, cégep de Trois-Rivières, et cégep Garneau) et universitaire (Université du Québec à Trois-Rivières, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Université Laval) – permettra de porter une attention particulière à l’impact des transitions interordres sur la persévérance et la réussite des étudiants autochtones.
L’écosystème collégial
Finalement, des organismes de l’écosystème collégial (Association pour la recherche au collégial, Centre de documentation collégiale, Fédération des cégeps, Fédération étudiante collégiale du Québec) sont appelés à offrir leur expertise par rapport à une thématique donnée ou à mobiliser leurs ressources pour contribuer à la réalisation du projet ou à la diffusion de ses résultats.
Et le CTREQ!
Le CTREQ assure la coordination entre les participants et les comités, la gestion du projet et la livraison finale des productions. Il participe à la cocréation des outils, et collaborera à la diffusion des résultats en mettant à contribution son réseau et ceux des partenaires du projet, afin de faire connaitre l’expérience et les outils développés aux autres établissements ou instances concernés.