La valorisation culturelle : essentielle à la persévérance scolaire des jeunes autochtones
Les 22 projets réalisés dans le cadre du Fonds pour la persévérance scolaire des jeunes autochtones (FPSJA) ont été évalués par Natasha Blanchet-Cohen, de l’Université Concordia, afin d’identifier les retombées du Fonds et d’enrichir les connaissances sur les stratégies à adopter par les organisations pour favoriser la persévérance scolaire des jeunes autochtones.
La première partie du rapport porte sur l’évaluation des types d’activités et leurs retombées. L’étude met entre autres en lumière l’importance de la valorisation de la culture dans les projets portant sur la persévérance scolaire des jeunes autochtones. L’exemple fictif qui suit illustre ce contexte :
Tamina, jeune autochtone, vit dans une communauté autochtone, entourée de sa famille et de ses amis. Dans sa communauté, on ne parle plus la langue des ancêtres et la culture autochtone se perd. L’influence de la culture des blancs se fait de plus en plus ressentir dans la communauté, provoquant une perte de la connaissance ancestrale. Tamina et les autres jeunes ont de la difficulté à s’intégrer dans les écoles hors réserve. Ils voudraient affirmer davantage leur culture, mais en harmonie avec le contexte de modernité qui les entoure. Paul, un jeune intervenant du centre communautaire fréquenté par Tamina, est sensible à la réalité de ces jeunes et souhaite créer un projet qui répondrait à leurs besoins d’influencer la modernité en mettant en lumière leur culture et leur langue.
Tout comme le suggère cet exemple, les promoteurs de projets croient que « le renforcement du sentiment identitaire des jeunes peut avoir un impact positif sur leur cheminement et leur rendement scolaire, tout en les aidant à croire en leur potentiel ». L’étude fait aussi ressortir que la valorisation de la culture répond au besoin des aînés de transmettre leurs connaissances de la culture, redonnant ainsi aux jeunes la fierté d’être autochtone.
On apprend également dans le rapport d’évaluation que la perception du succès serait différente dans la culture autochtone. Le rapport révèle notamment qu’il y aurait lieu de repenser la notion de réussite en l’adaptant à cette culture, et de tenir compte de celle-ci lorsque vient le moment d’évaluer la réussite d’un jeune autochtone. Pour y arriver, l’équipe de chercheur préconise une approche holistique, qui répond mieux à la tradition orale de transmission des connaissances des communautés autochtones.
L’évaluation des projets réalisés dans le cadre du FPSJA a permis d’identifier trois autres types d’activités qui peuvent contribuer à améliorer la persévérance scolaire des jeunes autochtones, soit : le soutien à l’apprentissage des jeunes et le soutien familial à la réussite éducative; le leadership et l’engagement des élèves; et l’entrepreneuriat.
En plus des types d’activités, l’évaluation a porté sur les déterminants de la persévérance scolaire, la gestion et l’accompagnement des projets, les partenariats ainsi que le renforcement des capacités locales et la pérennité des projets. Ces sujets feront l’objet d’articles qui seront publiés au cours des prochaines semaines sur le site www.psja.ctreq.qc.ca.
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