L’impact des activités scientifiques sur la motivation en sciences des élèves du primaire

Les activités informelles d’éducation scientifique, utilisées par les enseignants du primaire dans le cadre des cours de science et technologie, ont une portée éducative appréciable. Pour l’élève, ces activités lui fournissent des contextes éducatifs différents et contribuent à sa motivation envers la science et la technologie, favorisant ainsi son apprentissage.

Viviane Desbiens, étudiante-chercheuse à la maîtrise en psychopédagogie de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, a tenté de vérifier si ces assertions peuvent être mesurées empiriquement en évaluant l’impact sur la motivation des élèves d’un programme d’animations scientifiques, Les Débrouillards en classe, utilisé dans les écoles primaires du Québec. Vingt-huit classes de 3e cycle ont été assignées aléatoirement à participer aux animations ou au groupe contrôle. Les quelque 500 élèves ont rempli un questionnaire pré et post test afin de mesurer leurs processus motivationnels envers la science et la technologie. Ces processus sont notamment le sentiment d’efficacité personnelle[1] et la valeur que les élèves accordent à la science et la technologie. De plus, la chercheuse a exploré l’effet de certaines caractéristiques de l’élève sur sa motivation pour la science et la technologie, soit  l’âge, le genre, le contexte familial et la culture scientifique.

Aucun effet n’a été détecté pour l’ensemble des élèves ayant participé à l’étude, probablement en raison du faible nombre d’activités proposées, soit un maximum de trois heures d’animation. Les résultats obtenus suggèrent toutefois que le programme Les Débrouillards en classe a des effets bénéfiques sur la motivation envers la science et la technologie chez les garçons, chez les élèves plus vieux (12 ans, dans le groupe qui a participé à la recherche), chez ceux qui ont un contexte familial favorable, ainsi que chez les élèves qui ont peu de culture scientifique[2].

Ce dernier résultat est celui qui est le plus important. La chercheuse suggère de cibler les interventions, surtout auprès de ce type d’élèves, afin d’acquérir un certain « capital culturel scientifique et technologique » leur permettant de rattraper la moyenne des élèves. Les résultats indiquent aussi qu’il faut proposer un certain nombre d’activités scientifiques aux élèves afin qu’ils soient en mesure de développer leur motivation. Le cumul de ces expériences est important.

Ces résultats aident à comprendre dans quelles mesures des activités informelles d’éducation scientifique pourraient contribuer à la motivation en science et technologie des élèves. Ainsi, un jeune qui s’estime efficace face à une tâche et qui accorde de la valeur à cette tâche sera plus motivé et pourra davantage s’y intéresser. Cet élève sera possiblement plus enclin à choisir un parcours scientifique au secondaire.

L’étude réalisée par Viviane Desbiens contribuera à alimenter la réflexion des membres du Chantier pour l’amélioration des pratiques collaboratives en éducation scientifique et technologique, mis sur pied et animé par le CTREQ. Les résultats obtenus seront également pris en considération par l’équipe du programme Place aux sciences!, dont la coordination et la mise en œuvre en 2016-2017 ont été attribuées au CTREQ.

[1] Croyance d’un individu en sa capacité à réaliser des activités ou des tâches (Bandura, A. (2007)

[2] Tous ces résultats ont été observés chez les élèves qui ont participé à 3 activités d’animation.