Comment dynamiser le développement professionnel?

Dans le cadre de son assemblée générale annuelle, tenue le 25 septembre dernier, le CTREQ proposait une activité spéciale sur le développement professionnel.

Quatre-vingt-huit personnes ont assisté à cette activité animée par M. Pierre Chastenay, animateur de l’émission Le Code Chastenay à Télé-Québec et professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM. Le CTREQ propose un bref compte-rendu de cette activité.

Dans le contexte actuel, le développement professionnel est essentiel afin de pouvoir relever les défis qui se posent à nous. Comment peut-on le dynamiser pour mettre à profit les connaissances scientifiques et les savoirs d’expériences? Les résultats de ce panel contribueront à alimenter les réflexions lors du 2e Symposium sur le transfert de connaissances en éducation, événement organisé par le CTREQ et lié aux travaux du Comité de concertation pour le transfert de connaissances en éducation.

Le panel était composé de Mmes Louise Lafortune, professeure associée au Département des sciences de l’éducation de l’UQTR, Pâquerette Gagnon, directrice générale de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), et Mélanie Marsolais, directrice générale par intérim du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCQLD), ainsi que de M. Sébastien Bouchard, conseiller à la vie professionnelle à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ). Mme Mirela Moldoveanu, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, agissait à titre d’observatrice.

Le partage des responsabilités

Tous s’entendent pour dire que le développement professionnel doit être une responsabilité partagée. On va même jusqu’à dire que cette responsabilité doit être partagée entre les instances gouvernementales, les directeurs généraux, les directions d’établissements, les gestionnaires, les enseignants et autres professionnels, les syndicats, les chercheurs, les parents et même les médias.

La direction d’établissement doit assumer un rôle de leader dans le développement professionnel, statue Pâquerette Gagnon. Les enseignants situent quant à eux cette question au cœur de leur autonomie professionnelle. Le développement professionnel doit répondre aux besoins des enseignants, dit Sébastien Bouchard. L’approche descendante « top down » a ses limites pour stimuler le développement professionnel. Les enseignants sont des professionnels. Ils doivent participer aux choix des activités. Ils ont un rôle à jouer dans les comités de perfectionnement et dans la détermination des besoins de l’établissement.

Louise Lafortune propose une nuance entre « répondre aux besoins » et « tenir compte des besoins » : le développement professionnel doit élargir les horizons et ouvrir des perspectives inédites ou inconnues par les professionnels. Le développement professionnel exige aussi une interaction entre les acteurs, ajoute-t-elle. Ces derniers doivent donc être prêts à accepter le regard critique de l’autre.

Quelles que soient ses responsabilités et ses fonctions, l’individu doit se mette dès le départ en situation de se développer professionnellement, ce qui implique une motivation personnelle.

L’efficacité

Le développement professionnel est un processus d’apprentissage en continu qui devrait se réaliser tout au long de la vie professionnelle. Pour que le développement professionnel soit efficace, il est nécessaire d’offrir un accompagnement aux acteurs. Le mode d’accompagnement devrait cependant varier selon le contexte, précise Louise Lafortune, par exemple s’il s’agit d’accompagner un changement de pratique, un milieu ou la mise en place d’un projet.

Le développement professionnel doit faire l’objet de recherche scientifique et tenir compte des savoirs d’expérience, estime Mirela Moldoveanu. Les travaux de recherche devraient porter sur les pratiques gagnantes, ils devraient étudier leur fonctionnement et les résistances aux changements.

Mélanie Marsolais constate pour sa part que le milieu communautaire adopte des approches de développement professionnel souvent moins formelles, qui pourraient inspirer le secteur de l’éducation. Elle souligne notamment les collaborations entre pairs et avec des chercheurs, réalisées dans une perspective égalitaire. Les professionnels du milieu communautaire misent beaucoup sur le développement professionnel pour mieux répondre aux besoins de leurs clientèles, ajoute-t-elle.

Si vous aviez une baguette magique…

Que l’éducation soit une priorité nationale et que le gouvernement consente un investissement majeur dans les écoles, les commissions scolaires et la recherche en éducation.

Que les choix en matière d’éducation et de développement professionnel soient influencés par ce qui s’est dit au cours de ce panel. L’école a davantage besoin d’appuis que de critiques.

Que les enseignants du primaire et du secondaire puissent prendre une année sabbatique, comme le font les professeurs au collégial et à l’université, pour mener des projets de développement professionnel notamment.

Un enregistrement vidéo de ce panel sera rendu disponible au cours de l’automne sur le site Web du CTREQ, section Activités, et sur le blogue du 2e Symposium sur le transfert de connaissances en éducation.